Roman d’été : un trio en chantier
Histoire gay publiée le 03/03/2025
Moi, c’est Jules, 23 ans, étudiant en lettres à Montpellier, passionné de latin et de grec. Avec Émile, mon pote de fac, on s’est retrouvé à bosser sur un chantier près de Perpignan, en plein été. Trois jours qu’on trime sous un soleil qui cogne à presque 30 degrés. La sueur nous colle à la peau, nos corps puent la virilité rude, un mélange de poivre, de crasse, de bois brûlé et de poussière. Il est 11h, le vent tiède charrie nos odeurs d’hommes en rut. Nos muscles luisent, bronzés, brûlants, tendus par l’effort.
On porte des marcels trempés qui nous moulent comme une seconde peau. Du dos au ventre, des auréoles sombres s’étalent sous nos bras et entre nos pecs. Mes tétons pointent, durs, et on voit l’ombre excitante de nos toisons drues à travers le tissu. Nos slips kangourous, pas changés depuis le début du chantier, sont gorgés de sueur jusqu’au fond. La ceinture élastique, autrefois blanche, est tachée de terre ocre, d’huile de machine et de graisse noire. Nos pantalons de travail, des bleus crades et raides, laissent deviner des trésors quand on se baisse : une touffe sombre qui descend dans la raie, douce et mystérieuse, un appel pour qui oserait y fourrer le nez, la langue ou plus. Devant, sous le nombril, nos poils brillent, ruisselants de gouttes, et disparaissent dans une braguette qui promet un univers luxuriant. Parfois, on y glisse la main pour remettre nos queues en place — décoller le gland du prépuce ou gratter un poil qui gratte. L’odeur sur nos doigts, un musc sauvage, fait planer comme de l’encens.
Nos pieds, enfermés dans des chaussures de sécurité défoncées, transpirent à mort. À chaque pas, un souffle salé et marin s’échappe, un parfum qui rendrait dingue un fétichiste des sensations fortes. On crache sous l’effort, la gorge sèche, et on tape le sol avec nos pioches pour creuser des trous chez un riche Anglais qui veut planter des oliviers centenaires. La sueur éclabousse la terre dure, nos bobs kakis de l’armée dégoulinent, nos cheveux collent comme après une douche. La fatigue nous rend vulnérables, presque sensuels. On dirait des bêtes jeunes et désirables, prêtes à être prises dans les bras, caressées, consolées.
Émile et moi, on se ressemble un peu : 1m80, 75 kilos, habitués aux randos et au camping sauvage dans des coins paumés — déserts, montagnes, steppes arides. Rester une semaine dans notre jus, avec les mêmes slips et chaussettes, ça nous fait rien. Moi, brun, poilu, bouclé, genre Méditerranéen, sec et nerveux, avec un cul musclé qui bombe bien et une braguette qui laisse deviner une queue prometteuse et des couilles pleines, tendues comme des fruits mûrs. Mon visage, fin et sec, a un truc romantique, avec des yeux noirs perçants et une bouche gourmande. Émile, lui, est plus clair, châtain, poils lisses qui courent de sa poitrine à ses pieds. Ses fesses rondes appellent les mains curieuses, prêtes à fouiller jusqu’au centre rosé. Sa bosse devant, un gâteau gonflé et brûlant, respire la chaleur et le mâle. Sa gueule carrée, mâchoire dure, contraste avec ses yeux bleus de biche et ses cils longs — un mélange viril et doux qui désarme.
On partage une chambre minuscule chez l’Anglais, un lit étroit où on dort habillés, chacun de son côté, sans se regarder. La pudeur nous bloque, même si nos queues raides du matin nous font mal pendant une heure. La pièce pue l’homme en rut, mais on se soulage pas. Café, brosse à dents, un coup d’eau sur la tronche, un passage aux chiottes, et hop, au taf dès 6h pour profiter de la fraîcheur. On kiffe quand même.
Ce midi-là, Richard, l’Anglais, sort de sa baraque climatisée. 40 ans, beau gosse, hétéro, imberbe, épilé jusqu’aux couilles — une bourse douce et satinée qui pend sous son jockstrap. Short large en satin noir, polo ample, tongs aux pieds, il nous mate depuis sa terrasse derrière ses baies vitrées. Il descend, l’air agacé. "Ça avance pas, les gars. Si c’est pas fini demain pour mes oliviers, j’vous paye pas." Son accent britannique et son ton sec nous chauffent un peu les nerfs, mais autre chose aussi. Ça fait une semaine qu’on a pas baisé, et la libido nous tiraille. Nos bites, des gourdins raides avec des glands rouges comme des cerises, et nos couilles pleines, sont au bord de l’explosion. On est comme des fauves prêts à bondir.
Émile me glisse un regard, un sourire en coin. "Il nous cherche, le Brit. Et s’il kiffait autre chose ?" Moi, j’capte direct. On pose nos pioches, on s’approche de lui, torse bombé, suant comme des porcs. "T’es sûr que tu veux jouer au patron, Richard ?" que j’lui lance, en essuyant la sueur de mon front. Il recule d’un pas, mais ses yeux brillent, hésitants. "Quoi, vous voulez quoi ?" qu’il bafouille. Émile rigole : "T’as vu nos gueules, nos corps. On bosse dur, mais on sait aussi s’amuser. T’es pas curieux ?"
Il rougit, son short trahit une bosse qui gonfle. "Je… j’suis pas comme ça", qu’il dit tremblant, mais il bouge pas. Moi, j’fais un pas de plus, ma voix baisse : "T’as jamais rêvé d’un truc sauvage avec des mecs comme nous ? On pue, on est crades, mais on sait y faire." Émile ajoute, en glissant une main dans sa braguette pour se remettre : "Viens, on va pas te forcer, mais si t’es chaud…" Richard avale sa salive, puis lâche un "ok" à peine audible.
On l’entraîne derrière un tas de bois, à l’abri des regards. Nos marcels tombent, nos pantalons s’ouvrent. Il mate nos queues luisantes, nos poils trempés, et s’agenouille, hésitant. J’lui caresse la nuque : "Vas-y, goûte." Il commence, maladroit mais motivé, passant de moi à Émile. Nos odeurs le rendent dingue, il grogne comme un chien affamé. On le laisse faire, puis Émile le relève, lui baisse son short. "À toi de prendre, maintenant." Richard, nerveux mais excité, acquiesce. On sort une capote — on est pas cons — et on le prend, chacun son tour, doucement puis plus fort quand il gémit "continuez". Nos corps claquent, la sueur coule, nos pieds puants laissent des traces dans la terre.
À la fin, il jouit sur le sol, nous aussi, nos jets se mélangent dans la poussière. On r’met nos fringues, essoufflés. "Alors, patron, on est payés ?" que j’lui dis en rigolant. Il sourit, gêné : "Ouais… et revenez demain." On repart au taf, le cul et la tête en feu, heureux d’avoir transformé ce chantier en roman d’été.